Céline Ziwès | À la racine

exposition • 8 février > 14 mai 2025

Cette exposition retrace le cheminement d’un livre en devenir.

Depuis 2017, Céline Ziwès  travaille à l’écriture et aux illustrations de « À la racine », roman graphique dans lequel elle raconte le cheminement d’une enfant vers sa vie d’adulte, dans un chemin hanté par les fantômes familiaux.

Recherches graphiques, planches originales, notes de travail et archives photo, Céline nous fait plonger dans le processus de création et de naissance de son ouvrage.

La sortie du livre, auto-édité, « À la racine  » est prévue en avril 2025.

Entrée libre | Tout public |

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>> roman graphique en cours

 


Ce qu’en dit l’autrice :

En 2017, j’ai l’idée dingue d’écrire mon premier roman. Et de l’illustrer. 

En 2024, j’ai écrit un texte de 191 pages et j’en ai illustré 224, il y en aura – environ – 376. 

planches Dans mon dos, des des Texture anglaise et de mer Trois qui

Entre-temps, j’ai mené des entretiens, lu plein de bouquins, pris des trains, loué des studios, suivi des stages, des formations, bénéficié de résidences d’écriture, squatté des ateliers et puis, envoyé des dossiers. Plein.

À la Racine ça parle de quoi ? 

« C’est l’histoire d’une enfant symptôme. Une enfant qui tombe malade dans l’espoir fou et inconscient de guérir ses parents des fantômes qui peuplent la maison familiale. 

Bien sûr, cela ne marche jamais dans ce sens-là. 

Ce livre raconte le chemin que cette enfant devenue jeune femme puis mère a emprunté. Pour révéler les traumas de sa lignée, les apprivoiser puis…les déposer un peu plus loin. 

Pour accepter une chose simple. On ne guérit pas ses ancêtres. 

Les racines meurtries le seront toujours. Seul le présent se répare. Il s’agit alors de sauver sa propre peau pour planter de nouvelles graines. Et tracer une voie plus libre aux générations suivantes. »

tu as été dans les dernières de ta classe tu veux traverser la cour avec panache tirant sur la bretelle de ton soutien- gorge rejoindre la bande de ceux qui fument pour la laisser apparaitre sur ta clavicule en cachette dans la manche de leur bomber observant avec attention en cercle autour du banc les corps maintenant que tes seins de tes copines poussent pleins tu te sens par les garçons se sentir faire partie se sentir appartenir ronds etre comme les autres ils deviennent mystères magnétiques aux longs cils aux regards étranges courir vite et cracher fort ne suffit plus pour s'approcher d'eux alors ce corpsque tu forçais tant à grandir il te faut le vêtir maintenant lui donner un sens une existence tu as dans ce nouveau monde Le chahut est enivrant choisiune jupe none tu l'as fixée de longues minutes en silence suspendue entre la peur et rouge et l'envie rien n'est logique dans cette situation mais tu tapes toi aussi tu l'as appris des mains porter une jupe sur la table c'est s'exposer juste le tourbillon de tous vos corps tu as decide de de 14 ans qui ne tiennent pas en place le faire car aimerais tu fire et jolie le collège dit de vous que vous êtes une classe expérimentale orientée vers le sport et le collectif pour resserrer les rangs rattraper les encadrer les déviants

il enlève les capteurs de ton bras oui il y a un peu plus et le petit bip semble le satisfaire de gras que de muscles tu es une adolescente pourquoi ne pas envisager en culotte de coton un régime effectivement courbée sur ta toute neuve ton corps a grandi un peu il dit ça simplement, comme si sans prévenir et il t'encombre tout était normal, comme si tout maintenant pouvait Toi tu que tu as de grosses festes le médecin détaille les aliments et les qu'il faut manger ou ne pas manger pour perdre un ou deux kilos il n'a pas compris que tu vas en perdre treize

Plongez dans l’histoire touchante d’une jeune femme qui part à la recherche de son histoire et entrez dans la vôtre. Car c’est sûr, À la Racine vous donnera envie de vous pencher sur votre arbre et de plonger les mains dans la terre. 

la mer
depuis toujours tu le sais mais c'est la première fois que tu le ressens c'est la première fois que tu mesures le trou dans le de qu'ils ont laissé le trou tes parents dans ta famille le ventre de ta
tu vois déjà ce bébé dans ton corps personne n'explique c'est une fausse couche jamais assez tu ne sais ni ne comprends dans ta tête et tu vois ce bébé ce qu'il t'arrive dans tes bras qui meurt là dans ton corps tu repars en silence maintenant dans ta tête dans cette brume dans tes bras qui persiste enceinte légère fausse couche lourde c'est à lui le père en devenir d'un enfant qui ne pas que tu essaies d'expliquer ce qui se joue je suis enceinte sourire éclatant mais sa me passe pas comme ie faut demi-sourire regard flou c'est a assise les jambes serrées je me sais pas face à ta gynécologue tu ne dis rien vous êtes tour à tour cava se faire tout seul souriants et inquiets fébriles et rieurs dans l'attente d'un signe qui vous rassure mais rien ne rassure et rien n'est clair vous êtes déjà parents tu ne demandes pas dans les regards quoi ni comment échangez ce soir-là ni quand tournés nou velle page vous ne réalisez pas la seconde partie de la phrase enceinte fausse couche

Et alors, il sort quand ton roman ? 

Si vous saviez le nombre de fois où on m’a posé cette question depuis que j’ai commencé à écrire! 

J’ai d’abord désiré très fort une maison d’édition. Normal me direz-vous. Pendant presque trois ans, j’ai envoyé puis renvoyé des dossiers, des mails, des courriers.  J’ai fait de superbes rencontres et d’autres moins agréables. En attendant des réponses, j’ai mis en pause la production des planches.

Et puis, j’ai dû prendre une décision. Avancer. Et auto-éditer À la Racine. 

Car je désire avant tout très fort que ce livre existe, soit lu. Et qu’il sème dans vos vies des graines de transformation. 

S’engager dans l’auto-édition, c’est s’engager tout court. Pour finir ce roman. Pour lui donner vie.